Création le mardi 31 mars à 14h lors de La Cour aux Ados #3.
Ils sont six adolescents qui font partie de l’option-théâtre au lycée et la pièce choisie, Roméo et Juliette va les amener à se questionner sur eux-mêmes et sur l’amour, provoquant révélations et déchirements. Est-ce qu’on peut mourir par amour ? Est-ce une faiblesse de tomber amoureux.se ? Est-ce que ça fait mal ? Est-ce qu’aimer signifie posséder, manger l’autre ? Quand on aime, est-ce vraiment l’autre qu’on aime ?
La professeure leur a demandé d’apprendre le passage qu’ils préfèrent dans la pièce de Shakespeare et de le jouer.
Léonor qu’on appelle Léo choisit le monologue de Roméo qui se termine par le baiser à Juliette endormie puis la mort de Roméo.
L’émotion et le trouble provoqués par la prestation de Léo sont palpables chez tous, en particulier chez Emma qui a accepté de faire Juliette endormie.
Dès lors la question de la distribution paraît être un enjeu crucial et en particulier le choix de Léo pour jouer Roméo.
Le petit groupe va se diviser et l’entente plutôt harmonieuse au départ va très vite disparaître.
Le théâtre envahit tout, chassant le quotidien, les sentiments qu’il véhicule sont réels, tout se mélange, et les barrages cèdent.
Chacun par l’intermédiaire de son personnage va cheminer dans la connaissance de soi, et dans son rapport à l’amour, l’un va se lancer, l’autre se révéler, on s’espionne, on se confie, et on ose penser l’impensable.
Léo et Juliette est ma première pièce de commande, elle fait partie du projet Ado et philo.
Le thème de l’amour m’a très vite paru évident. Il est intéressant en lui-même et parce qu’il contient beaucoup d’autres problématiques comme l’identité, l’autre, le risque, le désir. »
Catherine Benhamou
Avec Lilou Graveron, Nathan Jeault, Titouan Monnier, Léa Neuville, Naëlle Vallet et Arnaud Vaslin
Mise en scène : Jean-Claude Gal assisté de Marielle Coubaillon
Univers chorégraphique : Françoise Trognée
Univers musical : Jean-Louis Bettarel et des étudiants du SUC
Scénographie : François Jourfier
Lumières : Catherine Reverseau
Coproduction : La Coloc’ de la culture – Festival Puy-de-Mômes (Cournon d’Auvergne) / Service Université Culture.
Chez Roméo, il y a toutes les fureurs !
Roméo et Juliette, véritable lame de fond d’un comportement amoureux, est mise à l’épreuve d’un groupe de jeunes gens. Elle va envahir leur univers, au point de leur apprendre à se regarder différemment.
La mise en parallèle du texte classique, portant aux nues un héroïsme classique, avec les écrits dramatiques d’une autrice contemporaine – sujet éminemment important et qui fait tout le « sel » de notre démarche artistique -, trouve chez Benhamou un sens aigu de la portée « translative » et identificatoire entre un(e) adolescent(e) et le personnage à interpréter. Ce maillage est juste et judicieux : tout en combinant certains actes de l’œuvre classique avec les comportements et les interrogations de chacun de ces jeunes, elle donne une vivacité de regard sur le monde actuel et un esprit éclairant sur ce qui émane de l’identité de chacun(e).
C’est la matière première de notre démarche : trouver le lien entre le personnage et l’adolescent qui le transmet. Dans Leo et Juliette, cela se transforme en une double spirale : jouer l’acteur tout en étant soi-même acteur.
Les identités affectives, les troubles amoureux, les marques de jalousie et de passion animent ce groupe. Ils prennent leur source dans les extrêmes du texte de Shakespeare. La mort et l’amour ont les empreintes toujours aussi aiguisées des jeunes gens et le groupe en est le réflecteur.
Sans oublier que la puissance du texte de Roméo et Juliette dépasse le cadre de l’histoire pour en faire une partition émotionnelle exaltante et positive.