Les répétitions - Les ateliers-théâtre du mercredi au Pélican.

Toutes les répétitions commencent par une italienne du texte en mouvement ( sur la scène qui va être répétée), souvent des consignes sont ajoutées en fonction des axes de jeu recherchés. Nous insistons sur la projection vocale, la transmission du texte aux spectateurs, la posture.

Nous commençons par une séance d’habillage et sur la nécessité de se changer en arrivant et en quittant la salle - Rituel de la transformation : la réalité rejoint la fiction du vestiaire de la salle de boxe. Les bancs sont là, les panneaux matérialisés au sol avec du gaffeur arriveront deux jours plus tard.

Nous cherchons comment occuper pleinement le lieu,comment chacun l’habite. Nous essayons de trouver des situations qui permettent des entrées progressives, des actions et des déplacements « en mineur » pour faire vivre l’espace.

Nous n’abordons pas la partie musicale mais nous mettons en place le début de la séquence. Nous cherchons la complicité, la provocation joueuse.

Sur toutes les scènes de groupe, nous insistons sur la présence du corps, sur une écoute des uns et des autres, sur la force du groupe face à ces journalistes. Nous travaillons sur le comment être ensemble tout en restant singuliers, comment donner une unité qui n’efface pas les différences.

Nous entrons dans la matière vive du texte.Tout l’enjeu consistant à faire exister son propre univers à l’intérieur des mots d’un autre.Nous voulons entendre quelque chose d’eux dans le texte. Avec « Lève ta garde » , la langue est assez simple, elle leur parle immédiatement,la parole est juste mais rapide, épidermique,il faut la remplir, lui donner de la densité, du poids.

L’expérience du plateau nourrit les relations interpersonnelles tout comme la pratique d’un sport collectif. L’expérience partagée au fur et à mesure des répétitions, les joies, la fatigue crée un ciment qui soude le groupe et c’est aussi ce dont il est question dans la fiction de « Lève ta garde ».

Jean-Louis Bettarel (compositeur) intervient sur la séquence du rap, elle est d’abord placée rythmiquement puis nous travaillons sur le mouvement avec Françoise Trognée (chorégraphe) : les appuis, le centre d’énergie, les rupture de rythme, l’occupation de l’espace de jeu.

Après le goûter nous travaillons sur les passages chorégraphiques. Plusieurs moments ont été choisis ainsi que plusieurs formes : duos , solo et chœur. Ces moments de danse évoque la boxe dans une stylisation des corps.Françoise Trognée les accompagne dans ce processus.La présence de Jean-Louis Bettarel permet d’opérer le choix des musiques et de travailler avec les morceaux définitifs.

En soirée Cathy Reverseau (création lumière) vient assister au premier bout à bout. Nous discutons des lumières après la répétition.

Cette traversée a permis à chacun d’appréhender la trajectoire de « son personnage » et de découvrir la globalité du spectacle. Concernant la mise en scène nous avons pu noter les chutes de rythme, et proposer pour la dernière répétition en salle Strehler de travailler sur les séquences 1, 2, et 4 afin de préciser les intentions, les relances, la temporalité du plateau (différente de celle de la vie réelle). Jouer juste n’est pas jouer quotidien, éluder les mots, c’est se dire tout en se disant dans un autre, c’est rechercher une vérité, accepter le silence pour que la parole devienne nécessaire.