Souvenirs de Rodez

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Après avoir été créé avec un nouveau groupe à Clermont-Ferrand pour représenter la démarche du Théâtre du Pélican au Letzte Kleinod (Allemagne) dans le cadre de notre projet européen Generation to generation, nous avons eu la chance d’être programmé par le très dynamique et chaleureux festival Nov’Ados à Rodez le vendredi 18 novembre à 14h30 et 20h30. Jean Dessorty vous en propose un compte-rendu sur son blog :

tithon_rodezTithon, prince troyen d’une remarquable beauté mais aussi simple berger menant son troupeau séduira la déesse de l’Aurore, laquelle obtiendra de Zeus pour lui l’immortalité, mais hélas pas la jeunesse éternelle. Il sera donc condamné à vieillir toujours davantage auprès de son amante, laquelle finira par se lasser de cette sénilité sans fin, synonyme de déclin physique, et se résoudra in fine à l’abandonner. Cette mythologie grecque est la genèse de la pièce écrite par Ronan Mancec pour répondre à une commande de Jean-Claude Gal pour le Théâtre du Pélican venu de Clermont-Ferrand. C’est ce spectacle qui a été choisi pour clore la troisième édition de Novado. Sur scène, six personnages, trois garçons tirés à quatre épingles, chemise blanche, cravate noire et chaussures bien cirées, et trois filles, tailleurs stricts près du corps, perchées sur des talons, tous vont incarner en version chorale cette histoire d’amour étalée sur plusieurs siècles avec pour seul décor un simple canapé surélevé représentant le palais où ils goûtent aux plaisirs de l’amour et des masques aux expressions différentes comme marqueurs de ce temps qui passe… Une mise en scène fluide, des acteurs toujours en mouvements pour exalter cette juvénilité solaire, de l’énergie et de la générosité à revendre, voilà une recette qui fait ses preuves. Les sentiments confrontés à l’épreuve de la durée, portés par des comédiens tout juste adolescents est un pari audacieux qui se révèle paradoxalement d’une authenticité remarquable. S’il n’atteindra pas l’âge canonique de Mathusalem de 969 années de vie, dans cette pièce «Tithon et la fille du matin » c’est sur six siècles que se déroule cette relation frémissante de passion, une période suffisamment longue pour en éprouver la ferveur, les limites et la fragilité. « L’éternité c’est long, surtout vers la fin  » aurait pu dire Woody Allen tout en humour et auto-dérision pour illustrer une telle situation. Ce travail aussi rafraîchissant dans la forme que dans l’esprit s’inscrit dans le projet européen Generation to Generation.                                                                                      
Après avoir été proposé cet après midi à la M.J.C. de Rodez pour les scolaires avec le soutien d’Aveyron Culture, ce spectacle sera encore à l’affiche ce soir en version tout public.

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